La grotte, le monstre et la forêt

Il faisait chaud. Très chaud. Il n’y avait pas de vent. Le seul répit qu’on pouvait espérer de cette incessante chaleur c’était l’ombre des arbres. Gabrielle avait déjà parcourus nombre de kilomètre depuis l’aube et elle commençait à fatiguer. Le climat ne l’aidait pas non plus. Ses réserves d’eau étaient limitées à sa gourde. La forêt lui fournirait le reste. Elle était habituée à se priver en mission. Il était important de garder une petite réserve pour le retour. Enfin … le retour qu’elle espérait. Pour elle, il était clair qu’elle ne pourrait survivre à toutes les péripéties du monde. Se qu’il en restait du moins. Mais elle avait vu trop peu pour mourir. L’homme qui lui avait donné sa nouvelle mission, lui assura que si elle la réussissait elle aurait une information croustillante. Il est évident qu’elle serait payée également. Si Gabrielle était naïve, elle ne pouvait pas être si bête que sa.
Le remède qu’elle avait pris la veille avait fait effet. Elle ne délirait plus. Ce n’est certes pas le repos qui fut la raison de sa guérison. La famille qu’elle avait eut pour compagne de chambrette avait piaillé toute la nuit.

« Bon, d’après la carte du vieux, je devrais plus être très loin. »

« Le vieux » c’était son commanditaire. Une cinquantaine d’années, pas plus. Il lui avait postillonné plusieurs fois dessus, et n’avait pas cessé hurler et de la secouer en lui expliquant pourquoi elle devait exterminer sa proie. L’homme avait raconté qu’il était géologue. Dans une grotte de la région, il étudiait une roche. Mais il ignorait que cette grotte était habitée par un monstre. Un monstre, qui selon lui ressemblait d’avantage à un brouillard d’ombre qu’à un animal. Une créature que le scientifique ne put reconnaître tant il était pressé de lui faucher compagnie. Il avait pourtant mentionné un étrange détail. Lorsque le monstre avait rugit, de petite gouttes d’un liquide noir tombaient au sol. Il postillonnait sûrement lui aussi.
Gabrielle s’assit dos à un arbre afin de reprendre son souffle. Sa Claymore au sol, elle se demanda si sa démence de la veille était véritablement dut à sa fatigue. Après tout, elle avait changé de comportement et de style de combat depuis qu’elle s’était emparée de celle-ci. Elle caressa son épée et sentit la gravure du symbole qu’elle ornait.

« Je me demande qui a bien put te fabriquer. Tu es tout simplement exceptionnelle. »

« Je suis aussi exceptionnelle que toi. A épée exceptionnelle, guerrier redoutable. »

Gabrielle s’étonna d’entendre sa conscience délirait ainsi. Elle envisagea que son mal devait être bien plus profond. Une simple potion n’arrangeait donc pas la maladie. Elle se releva, et angoissée, repris sa route. Elle appréhendait le mal qui la rongeait.